jeudi 12 février 2009

Festival d'Essouk

Festival d'Essouk, également appelé Les Nuits Sahariennes, est un festival de musique organisé annuellement dans le nord du Mali près de la ville d'Essouk.

Ce festival de musique se veut un carrefour entre les musiques du monde et celles issues de la culture touareg. Il est dans le même esprit que le Festival au désert qui se déroule près de Tombouctou.

Les éditions ont lieu généralement au tout début du mois de janvier, dans le cadre de la mythique cité d'Essouk, berceau de la civilisation Touareg.


L’ancienne capitale de l’Adagh, Tadamakat ("c'est elle, La Mecque") appelée aussi Essouk (le "marché"), le berceau de la civilisation touarègue.

Histoire

Dans cette cité caravanière de l’époque médiévale, prospère entre le IXe et le XIIe siècle, arrivèrent par vagues successives les Berbères qui ont constitué le fond du peuplement : groupes Lemta et Houara (les paléo-berbères) suivis par d’autres, comme les "pasteurs hamites", les Kel Tadamakat, et ceux venus plus tard de Oualata ou du Maroc. Dans ce creuset d’Essouk s’est cristallisée et s'est développée la culture touareg avant d’essaimer à l’intérieur du Mali et dans les contrées voisines du Niger et de l’Algérie.

L'Adagh, au portes d'Essouk abrite de nombreux sites historiques de la préhistoire (paléolithique et néolithique), de l’antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance et enfin des temps modernes. Des outils préhistoriques, gravures et peintures rupestres, écriture lybico-berbère (tifinagh), ossements humains fossiles (L'homme d’Asselar) etc. ont été mis au jour.

Essouk est aussi l’une des premières portes d’entrée de l’islam en Afrique.



http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/99/Tinifagh_intedeni.jpg
Texte en écriture tifinagh, site des gravures rupestres d'Intédeni près d'Essouk au Mali.



http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/a/a3/Gravure_19.JPG
Essouk, gravure rupestre estimée à - 6 000 ans av JC.)

mercredi 11 février 2009

Kidal ma patrie.....

Kidal est une ville de 42 000 habitants située au Nord-est dans la région la plus pauvre du Mali.

Kidal est une ville du Mali, capitale de la huitième région administrative, située à 350 km au nord de Gao. Elle est au cœur de l'Adrar des Ifoghas.

Ancien poste militaire français, Kidal se trouve l'Adrar des Ifoghas.
Ce massif constitué de roches noires et d'un cratère situé en plein désert est un des plus spectaculaires du Sahara.
L'Adrar possède de nombreuses et belles gravures rupestres qui représentent la faune d'il y a plus de 5000 ans.

Les habitants touaregs de Kidal excellent dans la confection d'objets en cuir, en peau, en bois et en laine (outres, coussins, cuillères, tapis, couteaux, sabres…)

Kidal
L'Adrar des Ifoghas




Pendant longtemps cette zone était interdite, du fait de la présence d'un bagne militaire. Depuis la fin de la rébellion touarègue en 1995, et la mise en place d'une décentralisation, Kidal joue à plein son rôle de capitale de région. De ce fait, Kidal connaît un essor très rapide, ce qui entraîne des problèmes d'équipements et de disponibilités de l'eau.

Histoire

Le premier poste militaire fut établi à Kidal en 1908 par le commandant Bertix, puis l'année suivante le lieutenant Lanceron commença la construction du premier fort de Kidal. Un deuxième fort plus important sera érigé en 1917, et agrandi en 1930. Ce fort est toujours présent actuellement.

Kidal a été un haut lieu de la rébellion touareg, associé à de nombreux fait d'armes au début des années 1990. En mai 2006, après des années de calme, une rébellion s'organisa face au mécontentement suite à l'application des accords qui avaient suivi les rébellions des années 1990. Avec l'accord des parties concernées une médiation fut organisée par l'Algérie, médiation qui déboucha sur les accords d'Alger[1].


Géographie

Coordonnées :

  • Longitude : Est 1° 24' 57.64"
  • Latitude : Nord 18° 26' 25.15"




mardi 10 février 2009

Mano Dayak

Mano Dayak (1949 - 15 décembre 1995) était un entrepreneur touareg du Niger, l'un des chefs de la rébellion des années 1990.

Mano Dayak au volant d'une Range lors du rallye Paris-Alger-Dakar le 3 janvier 1986

Il est né dans la vallée de Tidene, au nord d'Agadez et appartient à la tribu des Ifoghas, originaire du Mali voisin. A l'âge de 10 ans, il suit avec réticence les cours de l'école française nomade d'Azzel, forcé par l'administration française. Mais il prend goût aux études et continue sa scolarité au collège d'Agadez avant de partir travailler à Niamey. A 20 ans, il part aux Etats-Unis où il poursuit ses études (bac et études supérieures) entre New York et Indianapolis, tout en travaillant. En 1973, il part à Paris, et s’inscrit dans la section de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes Technologiques en Anthropologie culturelle et sociale du monde berbère. Il s'y marie avec Odile, et ils ont eu ensuite deux fils : Mawli (ou Maoli) et Madani.

De retour au Niger, il devient guide dans le désert, salarié d'une agence de voyages française. Puis il fonde sa propre agence de tourisme Temet Voyages, qui devient la plus importante d'Agadez. Il a ainsi contribué efficacement à l'essor du tourisme dans la région. Il a également participé à l'organisation du rallye Paris-Dakar, devenant proche de Thierry Sabine et à l'organisation de films tels que "Un thé au Sahara" de Bernardo Bertolucci.

En tant que leader de la CRA (Coordination de la Résistance Armée), il devient l'un des principaux chefs de la rébellion touarègue des années 1990, au même titre que Attaher Abdoulmomin chef du Front de Libération du Nord Niger, Rhissa ag Boula du FLAA (Front de Libération de l'Aïr et de l'Azawak) et Mohamed Anako de l'UFRA (Union des Forces de la Résistance Armée).

Le 15 décembre 1995, en vue des négociations, il doit rencontrer le président nigérien Mahamane Ousmane et embarque à bord d'un avion affrété par un chargé de mission du gouvernement français en compagnie d'un journaliste français, Hubert Lassier, et deux autres chefs de la rébellion touarègue, dont Hamed Ahmed ag Khalou et Yahaha Willi Wil. Mais juste après son décollage, l'avion s'écrase. Tous ses passagers sont tués.

Tombe de Mano Dayak près de Tidene, au sud de l'Aïr

Cet accident tragique a contribué à forger sa légende, et il est aujourd'hui connu comme celui qui a rappelé au monde l'existence et la souffrance du peuple touareg. Son charisme lui a valu l'amitié et l'admiration de nombreuses personnalités telles que Bernardo Bertolucci, Jean-Marc Durou.

En 1996, un artisan touareg nommé Assaghid a créé en son honneur un bijou sur le modèle des croix des tribus du Niger, bijou qui reste le symbole de la rébellion.

L'aéroport d'Agadez s'appelle aujourd'hui "l'aéroport international Mano Dayak".

Dans leur dernier album intitulé Aman Iman, Tinariwen lui rend hommage dans une chanson portant son nom.